Préface d’Alain Héril
Anne-Catherine Sabas, la réconciliatrice
Anne-Catherine Sabas est une femme obstinée. De livre en livre elle creuse inlassablement le même sillon : celui de la réconciliation.
C’est son axe de pensée majeur. Pour elle, quelque chose de nous a été défait voire détruit et nous portons en nous cette faille comme le souvenir blessé d’un Eden à retrouver et à reconquérir. Il s’agit donc d’une quête qu’il nous faut entreprendre. Quête pour retrouver nos racines et nos valeurs fondamentales. Quête également pour faire se réconcilier en nous des parties opposées qui ne demandent qu’à être (enfin !) réunies : masculin et féminin, amour et sexualité, corps et esprit…
Et voici que, dans ce livre, elle aborde la réconciliation avec la Vie ! A priori on pourrait se dire que c’est d’une ambition folle que de proposer au lecteur un tel enjeu en si peu de lignes ! Et, pourtant le pari est réussi car Anne-Catherine Sabas a avec elle un atout de taille : la poésie. Car il s’agit pour moi d’une entreprise poétique qui n’a de cesse de nous ramener à l’essence même de ce que nous sommes, des chercheurs.
Nous cherchons du sens et de l’essentialité et Anne-Catherine nous aide à ne pas perdre de vue ce terreau puissant pour accéder à ce qui peut donner à la Vie sa pleine mesure, son axiome le plus sûr : la joie enfin acquise d’être au monde dans une incarnation assumée et solaire.
Bien entendu elle a un plan, un parcours, un projet à nous proposer. Mais au-delà des aspects conceptuels, il faut lire ce livre aussi entre les lignes. Je dirais même qu’il faut le lire de manière énergétique. Comment ? En se laissant imprégner de ce qui sous-tend chaque phrase, chaque mot. Et cette force qui porte les mots c’est l’amour tout simplement.
Anne-Catherine Sabas ne fait que traduire son amour de l’amour, sa passion obstinée (j’y reviens !) pour un monde où nos relations ne seraient sous-tendues que par cette énergie puissante et régénératrice de l’amour.
En ces temps troubles et incertains que nous traversons cela peut paraître naïf que de croire en cela. Mais la question n’est pas d’adhérer ou pas à une quelconque assertion, la question est de savoir si l’on est prêt à tenter cette expérience d’un rapport à soi qui commencerait par l’amour et finirait par lui.
C’est donc le livre d’une femme amoureuse de la Vie et qui dit haut et fort cette passion, et qui nous l’a fait partager comme en cadeau, comme en don.
Si nous regardons les titres de chapitre de ce livre, on ne peut que constater la grandeur du propos : réintégrer son corps, guérir, recevoir le monde, faire l’amour avec le monde, rencontrer l’autre…
C’est un livre d’une grande spiritualité et d’un compagnonnage habile et puissant : Rûmi, Christiane Singer, André Breton, Christian Bobin, Albert Einstein, Roland Barthes et bien d’autres sont cités.
Ils sont comme des points d’appui autour desquels les phrases d’Anne-Catherine virevoltent et prennent sens.
Tout cela concourt à nous emmener dans un voyage dont la profondeur et la sincérité forment un rendez-vous auquel nous sommes heureux d’être convié(e)s.
Et l’on pourrait penser en fermant ce livre qu’il s’agit d’un écrit ultime, qu’Anne-Catherine Sabas n’aura plus rien à dire au-delà de la fougue et de la tendresse de ce « petit manuel ». C’est bien mal la connaître. Elle a encore beaucoup de choses à dire, à nous dire, beaucoup d’histoires à partager. Car son entreprise de réconciliation ne fait que commencer. Elle est en marche comme le pèlerin qui a prit son bâton et qui ne s’arrêtera que mission accomplie et destination atteinte.
Pour ma part je suis prêt à l’accompagner sur ce chemin car il est primordial à la construction de notre humanité. Puisse chaque lectrice et chaque lecteur avoir le désir d’en faire de même.
Croyez-moi, cela en vaut largement la peine !
Alain Héril
Psychanalyste et sexothérapeute
Livre disponible sur le site de l’éditeur