Livre Anne-Catherine SABAS - TRIOMPHEZ Des MANIPULATEURS

Préface d’Alain HERIL

« Là où l’amour règne il n’y a pas de volonté de puissance. Et là où domine la puissance manque l’amour. L’un est l’ombre de l’autre. »
Carl Gustav Jung

Le livre que vous allez lire est un constat. A la fois terrifiant et porteur d’espoir ! Le constat de ce que nous portons en nous, en tant qu’êtres humains, comme scories et comme bassesses, et aussi, combien au cœur de nos esprits et de nos corps se tient notre capacité à évoluer, à bouger, à penser autrement.

Ce livre est un voyage comme souvent Anne-Catherine Sabas nous le fait vivre dans ses écrits. Un voyage en humanité, sans complaisance mais avec une foi inextinguible en nos possibilités d’évolution et de libération.

A partir d’exemples vivants, des paroles des hommes et des femmes rencontrés dans son cabinet de psychothérapeute, elle nous propose un chemin qui va du pouvoir et de ses corollaires : domination, soumission, à la possibilité d’un apprentissage de la liberté. Liberté indispensable à notre mieux-être, à notre plus-être. Un pont qui s’édifie de l’ombre vers la lumière. Et nous portons en nous à la fois l’une et l’autre. Tout dépend de nos prises de conscience et de nos capacités à mettre en acte ce que nous découvrons comme étant le meilleur pour nous-mêmes.

Vu comme cela le lecteur peut avoir l’impression de lire un ouvrage de plus, certes nécessaire et édifiant, sur nos possibilités à quitter les ornières qui nous empoisonnent et trouver une dignité affirmée à être, à vivre. Mais ce livre va plus loin. Il dit que notre « je » ne peut exister pleinement que s’il est aussi un
« nous ». Toutes les histoires rapportées ici vont dans ce sens : comment mettre du lien entre notre besoin d’amour et une indispensable solidarité avec celles et ceux qui nous entourent…

Car si la demande d’amour, si belle soit-elle, ne tient pas compte de la possibilité de l’autre à donner, elle peut étouffer, briser, tuer…

Ce qui me touche dans ce livre c’est, aussi, son absence de naïveté. Il ne propose pas une solution toute faite qui fonctionnerait à tous les coups. Non, Anne-Catherine Sabas nous rappelle qu’il y a des deuils nécessaires à faire, des renoncements, afin d’ouvrir ses yeux à un monde vrai. Cela passe par un « travail » sur soi et une affirmation de son humanité active. « Nous créons avec autrui la sorte de rapports que nous avons avec nous-mêmes », dit-elle.

Ce livre est une sorte de guide pour nous aider à apprendre et à saisir l’importance qu’il y a à être relié. A soi, aux autres mais aussi à notre joie intérieure. « Nous devons nous ré-éduquer à être heureux », dit encore Anne-Catherine.

Comme l’auteure je suis thérapeute et même si nous n’utilisons pas les mêmes «outils» nous sommes de la même famille et confrontés aux mêmes douleurs, aux mêmes plaintes chez nos patients. Quel est notre travail ? Accueillir ces doléances dans un premier temps, ne pas les comparer à celles des autres car chaque histoire est singulière, et puis, accompagner dans cette découverte d’une ouverture possible, d’un autre regard sur le monde. Alors le changement devient une possibilité réelle et tangible.

Tant de personnes sous emprise, perdues dans les rets de pervers ! Tant de situations humainement inadmissibles ! Mais nous ne pouvons pas laisser notre douleur constituer notre identité. Nous nous construisons aussi à partir de la tendresse et de la bienveillance. Anne-Catherine Sabas le sait. Elle nous le dit. Elle nous l’affirme avec une force venant du plus profond d’elle, de son histoire. Là est sa grâce. Là se pose notre regard et notre compréhension de lecteur.

Puisse la sensibilité qui est celle de l’auteure, présente à chaque ligne, influencer chacune et chacun. Et ouvrir la porte intérieure à partir de laquelle chaque lien d’humanité peut prendre sens et forme.

Alain Héril
Psychanalyste et sexothérapeute

Livre disponible sur le site de l’éditeur

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