Merci à Dominique Iwan, chroniqueuse à France Net Info, pour cet article qui sonne si juste. Vous pouvez le retrouver là : https://www.francenetinfos.com/essai-sur-la-monoparentalite-sous-le-titre-familles-monoparentales-la-grande-aventure-le-dernier-livre-de-anne-catherine-sabas-189689/?unapproved=42258&moderation-hash=d9bef186429c1160f4290d9a08406578#comment-42258

Anne-Catherine Sabas, psychanalyste, psychothérapeute, formatrice et auteure, anime régulièrement des conférences et émissions radiophoniques et nous propose son dernier essai :

Familles monoparentales, la grande aventure paru aux Editions Michalon en février 2019.

Inspirée par Gustav Jung et Karl Rogers, Anne-Catherine Sabas envisage l’être dans sa globalité. « Elle intervient pour aider les êtres brutalisés par la vie à se réconcilier avec les autres et avec eux-mêmes, à apaiser leurs souffrances, à faire la paix avec leur histoire et à se restaurer dans la bienveillance et la douceur, à leur rythme. »

C’est dans un souci constant d’ouverture d’esprit, d’écoute et d’empathie qu’elle nous livre ce précieux état des lieux de la monoparentalité : en France, en 2014, une famille sur quatre est monoparentale et en 2017 l’Observatoire des Inégalités constate qu’une famille monoparentale sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté.

Douloureusement interpellés par la crise des gilets jaunes et à ce qu’elle nous oblige a remettre en question, tant au niveau de la justice fiscale que sociale, nous avons toutes et tous, à différents degrés, été sensibles à ce cri d’une large partie de la population, ce cri qui a mis en évidence, entre autres,  le drame des familles monoparentales, dont le « parent solo » est le plus souvent une femme.

Ce « chef de meute » comme aime à le décrire Anne-Catherine Sabas, doit tout à la fois donner, recevoir, gérer, nourrir, soigner, éduquer, câliner, aimer et protéger … Durs et tendres, accompagnant et guidant en même temps qu’apprenant à lâcher prise quand cela devient nécessaire, les parents solos vont vivre une belle aventure avant tout.

Et comme il n’y a pas de parent parfait, à l’une de ses patientes qui lui demandait comment être une bonne mère, Freud aurait répondu : « Quoi que vous fassiez, vous ferez mal. »

C’est dans cet état d’esprit que l’ouvrage nous livre un premier inventaire pratique et nous rappelle quelques définitions indispensables à la compréhension de l’ensemble, accompagnées d’articles du Code civil : autorité parentale, devoirs matériels, recours et sanctions  prévues face au non paiement de la pension alimentaire …

Nous découvrons les diverses formes de familles, au travers de l’histoire et de nos jours. Puis ce qui se joue avant la naissance d’un enfant, un projet mûrement réfléchi ? un accident ? le choix d’une vie ? autant de cas de figures que d’individus.

Certains chapitres m’ont bien sûr plus touchés que d’autres : l’accident de famille : quand la séparation devient vitale alors « pour soi et sa santé psychique, émotionnelle et psychique, mais aussi pour protéger les enfants » la séparation devient inévitable.

Mais le veuvage, l’abandon, les conflits répétés ou la fin d’une histoire d’amour … et l’angoissante problématique du pardon, nous amène, seuls ou avec un peu d’aide, à faire la paix avec son passé, à guérir de sa propre histoire.

« Pas le temps de haïr …  » dit-elle, car il faut s’adapter à ses enfants et à cette nouvelle personne que l’on est devenue, fuir la routine, car « nos enfants nous préfèrent heureux. »

Penser à soi … et couper le cordon. Mais avant tout, et j’arrive à la fin de mon propos et de ce livre, vibrant hommage aux familles monoparentales, parler …

… « Ce qui ne s’exprime pas s’imprime (…) retisser l’histoire avec la résilience. »

Le point final de ce magnifique document écrit par Anne-Catherine Sabas est cette citation de Donald Winnicott que je fais mienne : « La vie est en elle-même une thérapie qui a du sens ».

Je vous recommande vivement la lecture de cet essai extrêmement bien documenté et écrit avec beaucoup d’intelligence et de finesse.