Je partage avec vous, du fond du coeur,  ce Texte de Benoît Coppée :

« J’entends qu’on réfléchit à donner cours pendant les vacances de Pâques, qu’on réfléchit à donner cours pendant le mois de juillet. J’entends que « toutes les options seront étudiées ». J’ai l’impression de rêver. J’ai le sentiment qu’on n’a pas encore compris. J’ai le sentiment que le message que nous envoie le COVID-19 n’est pas suffisamment clair… L’Humanité est à bout de souffle, à bout de performance, à bout de défi, à bout de rendement. Elle a le dos en bouillie. Elle doit se reposer. Elle doit s’arrêter. Elle doit regarder pousser des salades, butiner des abeilles et filer la truite dans les rivières. Elle doit retourner des potagers. Elle doit soigner des vergers. Elle doit planter des graines et des arbres. Elle doit construire des feux de camp autour desquels raconter des contes, des histoires, des légendes, les épaules enveloppées d’une couverture chaude. Elle doit marcher à pas de papas et de mamans sur des petits chemins de campagne, de village, de montagne. Elle doit prendre par la main. Elle doit expliquer les étoiles. Elle doit montrer les fleurs, le sable et le vent. Elle doit serrer dans ses bras les anciens qui auront survécu. Elle doit retrouver ses racines, ses rites, ses rituels, ses pays, ses poètes. Qu’on laisse les enfants et les élèves en paix. Ils ont l’âme fragile. L’Humanité aura besoin d’un temps de résilience. Les anciens devront prendre dans leurs bras. Pour rassurer. Pour aimer. Pour contenir. Nous sommes partis pour des mois, des années. Lorsque l’Humain a balancé une bombe sur Hiroshima, il a pris conscience de sa capacité de réduire la planète à un sac de farine. Il a fait marche arrière, l’Humain. Aujourd’hui, c’est pareil. On doit comprendre cela : notre Humanité est à bout de souffle. On doit faire marche arrière (…)»

https://www.facebook.com/benoit.coppee